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J’espère que ces quelques
lignes contribueront à étancher votre soif d’en savoir plus
sur ce fameux instrument qui exprime
si bien l’âme
campagnarde.
Les vibrations profondes du cor servent à interpréter une
musique souvent simple, associée à la fête champêtre ou s’élevant,
solitaire, au centre d’un vaste espace épuré des
bouillonnements de l’humanité. Son chant est perpétuellement en accord
avec l’instant, la condition, les nécessités de la
vie alpine, ces joies et ces nostalgies.
Cor des Alpes et büchel sont des instruments a vent dans
lesquels une colonne d’air entre en vibration. Le plus
souvent les choristes jouent en fa dièse ou en fa, mais il
existe aussi des instruments en do, si, ré dièse etc. Plus
le cor est court
plus il est difficile d’en jouer.
Dépourvu de perces et de piston, il ne peut emmètre que des
sons simples produit par les vibrations des lèvres à
l’embouchure,
transmise par la colonne d’air du cor (340 cm en fa dièse).
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La maîtrise
de l’instrumentiste réside donc dans sa virtuosité labiale
qui anime les divers registres de la colonne d’air
pour produire des sons mélodiques. La vibration complète de
la colonne d’air produit le ton fondamental.
Sa répartition en deux engendre l’octave, etc. Les sons émis
de cette façon sont dits naturels.
Seul le cor des Alpes a le majestueux pouvoir de sonorisé
toute une vallée alpestre :
sa portée peut atteindre 8 km. Comme le joueur de cor ne
dispose que de tons naturels,
il ne peut interpréter toutes les mélodies.
Son jeu est plutôt lié ; comme une lente mélopée,
alors que le büchel éclate en staccatos vifs et rythmés,
rappelant les appels des cornes d’alarmes
et des anciens cars postaux |
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Il s’agit d’un
instrument pastoral. Aux temps préhistorique, les bergers
nomades l ont apportés d’Asie centrale vers l Europe et nos
montagnes. De l’Islande aux Pyrénées, des Vosges aux Alpes
et jusqu’ aux Carpates, de Scandinavie en Afrique centrale,
Amérique du sud et Australie, la trompe des bergers sonne
pratiquement partout dans le monde.
D’après la mosaïque romaine de Boscéaz, près d’Orbe, les
helvètes en jouaient il y a quelques deux milles ans en
arriére. Pour l’anecdote, en 1661 un berger itinérant d’Eggiwil
fût poursuivi pour tapage nocturne au cor des Alpes. Dans l’Entlebuch
en 1653 ses appels sonnent le ralliement du soulèvement
paysan. Au 17 ème siècle, des joueurs de cor des Alpes
ambulants mendient leur nourriture dans les villes. Au 18
ème siècle la répression croissante d’une culture populaire
spécifique voue cet instrument de plus en plus à l’oubli.
Cependant, dès la fin du 18 ème la vogue des voyages et
l’attrait croissant des Alpes suscite de nombreuses
citations du cor dans les carnets de route. Jean-Jacques
Rousseau porte l’instrument à la connaissance de toute
l’Europe lorsqu’il cite ses effets dramatiques sur le moral
des soldats suisses en service à l’étranger :<<Le célèbre
rangs des vaches….si chéri des Suisses qu’il fût défendu
sous peine de mort de jouer dans leurs troupes, parce qu’il
faisoit fondre en larmes, déserter, ou mourir qui l’entendoient….
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Bien que cette
pratique soit encore quelquefois employée de nos jours, un
fût de sapin rouge déjà ‘’ préformé ‘’était jadis choisi
pour la fabrication du célèbre cor. Cette forme courbe est
due à ce que notre jeune sapin se plie à la base tout poussé
qu’il est par la pression de la neige qui provoque une forte
poussée dans les terrains à plus ou moins forte pente. Une
fois abattu il est mis reposé longtemps affin de sécher son
bois. Puis un nouveau repos effectuer, il sera enfin tailler
à la gouge, doloir, rabot et autres outils. Ces cors ne se
démontent pas, ou alors ils se séparent en deux parties,
contrairement aux trois pièces qui constituent aujourd’hui,
le plus souvent, un cor des Alpes. |
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Voici maintenant
narrée l’histoire actuelle de la fabrication d’un cor des
Alpes. |
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